Peinture semi-abstraite en technique mixte
Lors de la réalisation d’une peinture, il est bien sûr question de composition, de couleurs et d’outils, mais ça n’est pas tout. La créativité et la spontanéité tiennent une place tout aussi importante. Plus il y a d’outils, plus les possibilités sont grandes.
Matériel utilisé pour cette démonstration
- Un châssis entoilé (ici un Classico 2, format 40x40cm)
- Papier journal
- Des gants Molotow et un masque à charbon actif Molotow
- Une pièce bien aérée
Avant de commencer, gardez à l’esprit que la composition est importante. Celle-ci donne la dynamique visuelle de votre peinture.
Voici quelques points clefs pour vous aider à créer une composition dynamique :
- Variez la dimension des éléments (afin de créer un espace et une profondeur)
- Placez vos éléments de façon asymétrique, tout en maintenant un équilibre (évitez de surcharger d’un côté et de laisser le vide de l’autre)
- Préférez décentrer votre élément.
- Conservez la règle deux tiers/un tiers
Première étape :
Il convient d’apprêter votre toile pour mieux y faire adhérer la peinture. Le gesso Lefranc & Bourgeois, utilisé ici, permet d’avoir une surface lisse.
1/ Le fond
La peinture Amsterdam en tube est une peinture crémeuse faisant ressortir les coups de pinceaux. J’ai donc utilisé un spalter à poil dur (poil de porc) afin de donner du relief.
J’ajoute un morceau de papier journal que je place sur la peinture (on peut également le faire avant de peindre en appliquant de la colle).
Je repasse un coup de peinture par-dessus pour cacher le papier. Par cette action, le papier se froisse légèrement et donne du relief.
Afin d’adoucir les coups “bruts” du spalter, j’ajoute par endroit de la bombe (dans des tonalités semblables aux peintures acryliques utilisées : violet foncé, prune, rose foncé).
2/ La composition
Je souhaite créer un nid, composé de sphères et de fils. Il faut penser, en premier lieu, à la composition des principaux éléments : les sphères.
On commence donc par les placer.
3/ Colorimétrie
Il faut à présent définir grossièrement l’ambiance et les couleurs des sphères.
4/ La bombe aérosol
Maintenant que les couleurs ont été travaillées plus finement, l’important est de donner du “peps” et de l’énergie à ces sphères. Je souhaite ici leur donner un aspect de pétillement et d’explosion. Pour ce faire, la peinture s’effectue à présent à la bombe.
J’ai pris pour habitude de travailler à plat, je suis plus à l’aise. On peut très bien travailler sur chevalet, sauf pour l’étape où l’on utilise de la bombe. En effet, celle-ci risque de créer des coulures dans la mesure où pour cette démo, on y dépose des “tâches” concentrées en peinture. Une fois sec, on peut retravailler sur chevalet avec la peinture et le Posca.
Obtenir un effet diffus :
Appuyez légèrement sur la buse (capuchon) de votre bombe afin de diffuser peu de peinture et créer donc un effet diffus (il est conseillé d’utiliser les bombes Molotow UrbanFine-Art pour cette étape).
Plus vous appuyez sur votre buse, plus il y a de peinture et plus l’effet de masse est important.
Obtenir des tâches et giclée :
Pour cette étape, j’utilise les bombes Belton Molotow Premium.
A force d’appuyer légèrement sur la buse, la peinture s’agglutine sur celle-ci. Naturellement, des tâches vont tomber sur votre toile. Placez votre bombe à l’endroit souhaité.
Pour obtenir une giclée de tâches (ex : tâches jaunes sur la photo ci-dessous), secouez votre bombe vers la toile tant que la peinture agglutinée est fraîche (sans appuyer sur la buse), comme vous le feriez avec un pinceau.
Cette étape est possible seulement si vous venez de vous servir de votre bombe.
A noter : les bombe Molotow Urban Fine Art sont spécialement prévues pour pression variable au niveau de la buse et créer des effets diffus, contrairement aux Belton Molotow Premiuim qui sont, elles, plus efficaces pour créer les tâches comme expliqué ci-dessus.
Faites des tests avant de commencer sur votre toile.
4/ Esquisse des fils
Chaque sphère se trouve emmitouflée dans des fils, pour qu’elle puisse tenir en place. Commençons par les traiter une à une avant de les relier.
Utilisez des Poscas de tailles différentes pour varier les épaisseurs de fils.
5/ Prendre du recul
N’hésitez pas à prendre du recul sur votre travail pour voir s’il prend la tournure désirée et si l’ensemble fonctionne.
Prenez régulièrement du recul sur votre travail pour éviter les mauvaises surprises.
6/ Les fils, plus précisément
Maintenant que les fils de chaque sphère ont été créés, il est temps de les relier les unes aux autres pour donner cet aspect de nid.
Même à cette étape de votre peinture, il faut penser composition. Demandez-vous quelle sorte de nid vous souhaitez créer. S’agit-il d’un nid suspendu en l’air ou plutôt au sol ? Ou bien même les deux ? L’orientation de vos fils répondent à ces questions et à la dynamique de votre composition.
Pour créer vos fils, allez-y nettement et rapidement : vous éviterez ainsi les traits “mous” et tremblotant.
Il n’est pas utile de dessiner la même densité de fils partout. Avoir des espaces moins chargés par endroit permet de donner du rythme à la peinture.
7/ Modifier et re-coloriser ce qui doit l’être
Après avoir pris du recul, je me rends compte que les couleurs de chaque sphère sont trop semblables. Je n’hésite donc pas à modifier les parties que je souhaite modifier à l’aide des bombes. J’ajoute également quelques tâches sur les fils à la bombe, pour casser le blanc pur des traits.
8/ Vernir
Plus qu’à vernir !
De préférence, un vernis en bombe pour éviter de déplacer les particules de couleurs fixées à la bombe précédemment. J’utilise le vernis satiné I Love Art.
Remerciements au Géant des Beaux-Arts, partenaire de cet article.
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